Plateforme : PlayStation 2
Genre : RPG
Dates de sortie :
– Japon : 16 mars 2006
– Amérique : 31 octobre 2006
– Europe : 22 février 2007
Principaux concepteurs :
– Histoire et concept : Yasumi Matsuno
– Réalisation : Hiroshi Minagawa, Hiroyuki Itô
– Programmation : Takashi Katano
– Direction artistique : Hideo Minaba, Isamu Kamikokuryô
– Design des personnages : Akihiko Yoshida
– Design des combats : Kazutoyo Maehiro
– Réalisation événements : Jun Akiyama
– Réalisation cinématiques : Eiji Fujii
– Scénario : Daisuke Watanabe, Miwa Shoda
– Musique : Hitoshi Sakimoto
– Chanson thème : Nobuo Uematsu
– Production exécutive : Akitoshi Kawazu
La série Final Fantasy a connu de nombreux changements depuis son dixième épisode. Le changement avait beau être déjà une constante, les derniers épisodes ont néanmoins su bouleverser nos habitudes pour nous offrir des expériences toujours plus variées et, surtout, uniques. Depuis 2001, les joueurs de Final Fantasy savent que le douzième épisode épouse cette ligne qui se veut constamment brisée. Après plusieurs épisodes réalisés sous l’égide de Yoshinori Kitase, nouveau grand manitou de la saga, Final Fantasy XII offre l’occasion à des développeurs totalement nouveaux de s’essayer à la conception d’une aventure inédite. En réalité, c’est à Yasumi Matsuno, le père de Final Fantasy Tactics et Vagrant Story, que revient cette lourde tâche.
On assimile aisément Yasumi Matsuno à Final Fantasy XII malgré les problèmes expliqués quelques paragraphes plus bas. A la base, il a en effet réalisé, produit et scénarisé le jeu, un luxe qu’un nombre réduit de créateurs peut se permettre. Autour de lui, on retrouve une équipe qui le suit depuis longtemps déjà : Hiroshi Minagawa aux graphismes, Hideo Minaba à la direction artistique, Akihiko Yoshida au design des personnages et Hitoshi Sakimoto à la musique. Preuve de la qualité que cette équipe est capable d’atteindre, le célèbre magazine japonais Famitsu a récompensé Final Fantasy XII de la note parfaite, 40 sur 40. C’est le premier épisode la saga à la recevoir. La presse occidentale, elle aussi, a salué la réussite de ce titre.
Alors que la guerre se profile à l’horizon, le puissant Empire d’Archadia
se lance dans une campagne d’annexion de ses pays frontaliers.
Le petit royaume de Dalmasca subit le même destin,
et c’est précisément ici que débute cette histoire.
Deux ans après la reddition de Dalmasca, les citoyens ont perdu leurs repères.
A Rabanastre, la capitale, les gens se rassemblent
et attendent l’arrivée du nouveau consul d’Archadia.
Pour Vaan, un jeune homme vivant dans les rues de Rabanastre,
l’Empire est un ennemi lui ayant volé la vie de son frère, la seule famille qu’il lui restait.
Afin de se venger, Vaan prépare un plan pour s’introduire dans le château
et voler les autorités impériales y siégeant.
Au cours des événements qui suivent, Vaan obtient bien plus que ce qu’il avait espéré,
puisqu’il rencontre par hasard la Princesse Ashe,
dernière héritière vivante du trône de Dalmasca.
Ensemble, ils vont commencer un incroyable voyage à travers Ivalice
et retracer les mystères se cachant derrière l’invasion de l’Empire d’Archadia.
Les choix qu’il seront amenés à faire détermineront l’avenir du monde.
Final Fantasy XII apporte de nombreuses nouveautés à la saga. Dernier épisode à voir le jour sur PlayStation 2, il en exploite les capacités au maximum. Outre Final Fantasy XI, qui est un peu à part car en ligne mais dont il s’inspire largement, le douzième opus est le premier à proposer des environnements entièrement en 3 dimensions et la possibilité de les explorer de fond en comble tout en manipulant manuellement la caméra. Cette nouveauté, qui transforme le RPG en un jeu à la troisième personne, ouvre la voie vers une profondeur de jeu encore jamais atteinte.
Cette liberté d’action s’accompagne d’un système de combat totalement nouveau dans lequel la séparation entre l’exploration et les affrontements a été bannie : désormais, tout se déroule sur le même écran, les ennemis apparaissant directement dans les décors. Un autre bouleversement important, déjà abordé plus haut, est le remplacement de Nobuo Uematsu, le célèbre musicien des autres épisodes, par Hitoshi Sakimoto. Compositeur attitré du réalisateur Yasumi Matsuno, Sakimoto mise davantage sur l’ambiance et l’aspect cinématographique de ses musiques, créant une ambiance sonore radicalement nouvelle. Il n’en reste pas moins la chanson thème, écrite par Uematsu, et le thème principal produit et interprété par le violoniste japonais Tarô Hakase.
Le développement de Final Fantasy XII a sans doute été le plus long de la série, et il n’a pas été de tout repos. Même si Square Enix a été peu bavard à ce sujet, on peut deviner que dans l’envers du décor, il y a eu quelques obstacles à l’entente cordiale entre les développeurs et la société. Si le jeu a été dévoilé en novembre 2003 au public, il devait d’abord sortir en été 2004 au Japon. Il a subi des retards successifs jusqu’à sa sortie, finalement, le 16 mars 2006. Yasumi Matsuno, le réalisateur, producteur et scénariste original, est en réalité un perfectionniste, à l’image de ses précédentes œuvres. Difficile pour lui de rentrer dans un cadre précis, mais FFXII étant un jeu extrêmement médiatisé et attendu, l’attente se doit d’être réduite.
Après moult conflits supposés avec les producteurs de Square Enix (la version officielle étant évidemment différente), Matsuno a décidé de quitter le projet en été 2005, laissant à deux de ses développeurs, Hiroshi Minagawa et Hiroyuki Itô, le soin d’achever le monument. Si la qualité finale du jeu ne laisse pas ressentir les difficultés que son développement a connu, il ne faut tout de même pas perdre de vue que si l’image originale de Matsuno est présente, le jeu n’est sûrement toujours pas parfait à ses yeux. Qui a tort dans l’histoire ? Square a des engagements à tenir : offrir le jeu sans laisser les retards s’accumuler, ce qui a bien entendu tendance à frustrer les joueurs. Et Matsuno, même s’il a une imagination débordante et un génie qui mérite le respect, n’a jamais été copain avec les calendriers précis. Son départ, en revanche, n’a pas empêché Square Enix de continuer à faire vivre Ivalice via plusieurs nouveaux projets.
Final Fantasy XII n’en demeure pas moins une expérience unique, beaucoup moins axée sur le scénario que les épisodes hors ligne précédents, mais tout de même formidable dans sa réalisation, sa mise en scène et son ambiance. Une autre façon de voir la série, comme si on n’y était pas déjà habitué, mais un gage de qualité toujours indéniable.