Impressions : Final Fantasy Explorers

À l’invitation de Square Enix France, j’ai récemment pu essayer le tout début de Final Fantasy Explorers, nouvel épisode qui sera publié sur 3DS le 29 janvier en Europe. Le titre, qui était à l’origine paru en décembre 2014 au Japon, se tourne vers un type d’aventure encore rarement vu dans la série. Résultat ?

C’est assez étonnant à dire, mais Final Fantasy Explorers est le tout premier Final Fantasy majeur à paraître sur 3DS. Après deux Theatrhythm, des jeux de rythme sympathiques mais qui misaient davantage sur la célébration de la série, nous tenons là un véritable jeu de rôle orienté action dans un tout nouvel univers, qui plus est conçu par des créateurs ayant peu ou pas travaillé sur la série auparavant. À la tête de Final Fantasy Explorers se trouve en effet le réalisateur Atsushi Hashimoto, un fanatique de RPG japonais qui est actuellement au travail sur la licence Setsuna, et le développement a été assuré par le studio Racjin, habitué des productions sur consoles portables.

Lorsque le jeu fut annoncé, les développeurs le présentaient comme une version allégée de FFXI et XIV, les deux MMORPG de la série, mais en réalité, Explorers tient bien plus des jeux de chasse aux monstres, à la Monster Hunter ou Toukiden. C’est la première fois qu’un FF adopte cette formule, et on peut dire qu’il se tient plutôt fidèlement aux préceptes du genre. Après l’écran de création de son personnage et une brève introduction, le joueur arrive directement dans son camp de base, où il peut sélectionner ses premières quêtes (des didacticiels) avant de se diriger vers la sortie et de s’aventurer dans les vastes décors de l’île sur laquelle se déroule le jeu. Le rythme de jeu est rapidement posé : prendre une quête, partir l’accomplir, être rapatrié au camp pour en retirer les bénéfices, et se lancer dans une nouvelle.

Le camp de base est la plaque tournante, puisque le joueur doit y revenir après chaque quête accomplie. Il y trouve également diverses échoppes qui permettent de faire des achats et d’améliorer son équipement. Au bout d’un certain temps, il est même possible de débloquer l’accès à un aéronef pour atteindre plus rapidement les zones éloignées. Final Fantasy Explorers est en réalité peu scénarisé, et se concentre principalement sur les quêtes, qui demandent de chasser des monstres donnés et de récupérer des ressources. Mais ce choix vient aussi du fait que le jeu a été imaginé comme une expérience à plusieurs : jusqu’à quatre joueurs peuvent ainsi se lancer à l’aventure en coopération, chacun sur sa propre console (en vrai ou sur Internet). Bien sûr, il reste tout à fait possible d’y jouer en solo, même si cela peut représenter un défi certain contre des monstres de haut niveau.

Explorers opte d’ailleurs pour des combats de type Action RPG et reprend le système de jobs. 21 d’entre eux sont disponibles au total, puisant dans les grands classiques de la série que sont le chevalier, le voleur, le moine, le chevalier dragon, le mage blanc, le mage noir, le ninja, le samouraï… À quatre, chaque joueur est même invité à occuper un rôle à la façon d’un MMORPG, avec le tank, le soigneur, le DPS et le support. Les compétences sont assignées aux boutons X, Y, A et B grâce à des raccourcis accessibles via les boutons L et R. Un système permet de débloquer des compétences plus puissantes en éliminant rapidement plusieurs ennemis d’affilée ; à ce titre, le système est très dynamique. Mais l’une des particularités du jeu est la capacité Transe, qui permet de se transformer en un personnage de la série Final Fantasy (Cécil, Terra, Yuna ou Lightning par exemple) pendant quelques instants, donnant ainsi accès à un nouveau panel d’attaques.

Techniquement parlant, le jeu propose des graphismes propres mais sans éclat. Peu originale, la direction artistique n’est pas sans rappeler la série Final Fantasy Crystal Chronicles, et elle propose une jolie diversité dans ses paysages : en avançant dans les quêtes, on découvre de nouvelles zones, entre les plaines verdoyantes, les plages, les forêts, les montagnes et les volcans. Le tout est très vaste. Explorersreprend généreusement les repères familiers de la série, avec un bestiaire des plus reconnaissables et des invocations bien connues à affronter : Ifrit, Shiva, Ramuh, Léviathan, Odin… néanmoins, le jeu se permet d’inaugurer deux invocations totalement inédites. Côté bande originale, le compositeur Tsuyoshi Sekito a fourni une musique orchestrale lisse et fade qu’on a bien du mal à garder en tête.

Final Fantasy Explorers s’annonce être un jeu copieux, bien qu’il ne fasse preuve que de très peu d’originalité en se reposant sur une recette déjà bien connue et sur des fondamentaux consensuels de FF. Et malgré le contenu riche, l’optique multijoueur n’est pas sans inspirer le risque que le jeu en solo puisse devenir lassant sur la durée. Qu’à cela ne tienne, les défis et les récompenses semblent suffisamment nombreux pour nous encourager à persévérer. C’est, en tout cas, un épisode providentiel pour la 3DS.